Polymarket sous pression : Elisabeth Warren appelle à interdire les paris sur les élections présidentielles américaines

Web3 : L’industrie crypto vent debout contre l’interdiction des paris sur l’élection Présidentielle

Polymarket en ligne de mire. Parier sur le nombre de médailles des Américains aux Jeux Olympiques de Paris 2024, sur le prochain acteur qui incarnera James Bond, ou encore sur les taux de la FED : voici quelques exemples de paris disponibles sur Polymarket, une plateforme Web3 spécialisée dans ce type d’événements. Qu’on trouve cela scandaleux, ridicule ou inutile, ces paris existent, et ils rencontrent un certain succès. Cependant, pour Elisabeth Warren et d’autres Démocrates, ces paris politiques doivent être interdits, car ils risquent de « fausser et interférer avec les élections, érodant encore plus la confiance du public dans la démocratie ». Une perspective qui ne fait pas l’unanimité dans le pays de la liberté.

Elisabeth Warren demande à la CFTC d’interdire les paris sur les événements politiques

Le 5 août 2024, Elisabeth Warren, connue pour son opposition farouche aux cryptomonnaies, a adressé une lettre à Rostin Behnam, le président de la CFTC (Commodity Futures Trading Commission). Elle y exprimait son soutien à un projet de loi datant de mai dernier, visant à interdire certains paris événementiels, notamment ceux liés aux élections présidentielles américaines. Pour Warren, la démocratie est en péril, et il est urgent de réagir :

« Alors que nous approchons des élections de 2024, les électeurs sont déjà confrontés à un système politique qui permet aux individus et aux entreprises les plus riches de financer des campagnes qui manquent cruellement de transparence. (…) La menace de la violence et de l’extrémisme est élevée, et les États-Unis restent une cible pour les acteurs étrangers cherchant à s’immiscer dans nos élections. La dernière chose dont les électeurs ont besoin sont des paris sur le résultat de cette élection. »

Ce projet de loi, soutenu par le sénateur Démocrate de l’Oregon Jeff Merkley, vise indirectement Polymarket, la principale plateforme de paris sur les événements politiques, mais aussi Kalshi, une autre plateforme offrant des paris similaires.

Le secteur crypto américain dénonce un abus d’autorité

Face à cette tentative de régulation, une partie de l’écosystème crypto se mobilise pour dénoncer ce qu’ils perçoivent comme un abus de pouvoir. Des représentants de plateformes comme Gemini, Crypto.com, et Robinhood ont exprimé leur mécontentement, rejoints par des spécialistes de l’investissement comme Dragonfly Capital, et des leaders d’opinion crypto tels que Scott Alexander. Certains ont même adressé leurs objections à la CFTC lors de la consultation publique sur ce projet de loi :

« La CFTC n’est ni le régulateur des paris ni celui des élections, et elle n’est pas équipée pour réglementer ce marché ; pour avoir une quelconque compétence sur les contrats d’événements électoraux, il faudrait une décision de justice. » – Jessica Furr et Bryan Edelman, avocats de Dragonfly Capital.

« Les paris électoraux réduisent fondamentalement le caractère sacré de notre processus démocratique, et certains milliardaires qui parient sur les résultats sont les mêmes qui financent les campagnes, » conclut Elisabeth Warren, pour souligner le manque d’éthique de ce système.

La question reste ouverte : la CFTC sera-t-elle sensible à ces arguments ? Les Américains pourront-ils encore parier sur la défaite de Donald Trump ou de Kamala Harris aux prochaines élections ? Affaire à suivre.

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